Micky Lili Lucas Théo à BAMAKO

Micky Lili Lucas Théo à BAMAKO

Le 8 décembre c'est la Tabaski

Ce lundi 8 décembre les musulmans vont célébrer la fête de la Tabaski ou fête de l'Aïd-el-Kebir plus connue sous le nom de "fête du mouton". Elle est définie dans le Coran comme une fête se déroulant lors du pèlerinageà la Mecque. La Tabaski est la plus grande fête du Mali où la population est en majorité musulmane. Chaque père de famille doit tuer un mouton pour célébrer le sacrifice d'Abraham. Le pays tout entier est absorbé par les préparatifs : achat du mouton pour le sacrifice et habits neufs pour la famille.

Les habits neufs sont nécessaires pour se présenter à Dieu dans une tenue correcte en ce jour de fête ; il y a également une explication sociale : les enfants, particulièrement, sont ainsi, au moins une fois l'an, équipés de neuf. Toute la ville est dans la rue, l'argent circule frénétiquement, les embouteillages bloquent le centre ville. C'est l'occasion pour les mères d'habiller de neuf tous les membres de la famille, d'embellir la cour, de compléter la vaisselle. Les enfants, comme pour Noël, sont excités par l'approche de la fête. Les échoppes de tailleurs bourdonnent jusque tard dans la nuit, chacun se doit d'avoir un boubou traditionnel neuf pour la fête et la bataille fait rage chez les couturières pour récupérer sa commande. Les moutons envahissent les villes, on trouve des foirails sur le bord des routes, d'autres sont promenés jusqu'en centre ville par des commerçants en quête d'acheteurs.

Les journaux titrent sur les moutons et toutes les discussions des pères de famille portent sur leur prix, leur santé, dans les bus et les queues à la banque où l'on demande des avances. La date de la Tabaski dépend du calendrier lunaire, elle n'est connue qu'une semaine à l'avance par décision d'une commission nationale. Le grand jour arrive : le matin les hommes se rendent à la prière avec les jeunes garçons dans leurs boubous empesés et les vieilles femmes aux pieds teints au henné.

Après la prière, les gens se souhaitent une bonne année "dewenati" (que l'année prochaine nous trouve ici en paix) et se demandent mutuellement d'effacer leurs offenses, car c'est également le jour du pardon. Puis les hommes se préparent à tuer le mouton lavé à l'aube, le père de famille l'égorge et le dépouille pendant que les femmes préparent les boissons sucrées, les ingrédients, le barbecue. Rapidement, tout le quartier embaume la grillade. Les enfants mangent les premiers, puis circulent avec des plats de viande que les familles s'offrent mutuellement en fonction des liens d'amitié, de voisinage ou d'alliance. C'est l'occasion de faire l'aumône aux familles pauvres. C'est ripaille pour tous. Les plus petits vont de maison en maison, en groupe de 5 à 10, bien habillés en boubous et babouches, en demandant des étrennes, en argent, sucre, ou riz . La soirée se passe en visites familiales, la télévision programme les sermons des responsables religieux et la prière du chef de l'État, et pour les plus jeunes : les grands orchestres animent des soirées en ville où les couples vont habituellement dans leur nouvelle tenue.

Sur cette photo les 2 moutons noirs et blancs que nous avons achetés pour offrir à notre chauffeur ainsi qu'à notre gardien. Un cadeau très très apprécié !!

Le meilleur pour la fin, un mouton en moto ! c'est bien un mâle...



06/12/2008
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